L'organisateur de la soirée se manifesta, annonçant l'ouverture du bal, invitant ainsi les élèves à danser sur la musique macabre qui passait en fond sonore. Meggie n'était pas réellement partante, étant donné son niveau médiocre en danse, mais elle accepta tout de même la proposition de Shido, qui l'avait rejointe il y a quelques instants. Elle se laissait guider, prêtant une attention particulière à ses pas.

Dès la fin de la première musique une autre fut lancée, ne laissant qu'une petite minute à la jeune fille pour s'altérer. Elle avait extrêmement chaud en ce moment, depuis quelque temps déjà, et ce n'était sûrement pas que lié à la foule et à son yukata. Il y avait autre chose, mais pour l'instant elle arrivait à supporter ces bouffées de chaleur.

Elle devenait de plus en plus sûre d'elle dans ses pas, lui permettant ainsi de se concentrer sur le regard foncé de son partenaire. Elle lui souriait timidement, n'ayant pas pour habitude de danser entourée. La distance entre leur corps s'amenuisait à mesure qu'elle prenait de l'assurance et qu'elle était certaine de ne pas lui marcher sur les pieds par inadvertance.

Les musiques s'enchaînaient sans qu'elle s'arrête de danser, toujours dans sa petite bulle fragile mais existante. Elle se sentait plutôt bien - outre la chaleur étouffante -, comme si elle était sur son petit nuage à danser au rythme des phrases musicales. Elle était si sereine pour une fois, oubliant tous les petits tracas de la vie. Mais sa bulle éclata très vite quand elle fut à bout. Elle décida de s'arrêter, le temps de prendre quelques verres d'eau fraîche et de se reposer. Elle s'excusa alors auprès de Shido, et partit s'affaler sur une chaise placée juste dans l'axe du vent.

Elle tenta de repérer la jeune fille déguisée en faucheuse qu'elle avait tantôt rencontrée, mais dans une telle foule elle ne réussit pas. Dommage.

Bien trop occupée à scruter les environs, la jeune fille n'avait pas remarqué que son compagnon l'avait rejointe, se désaltérant lui aussi. Elle sursauta alors un peu quand il s'adressa à elle, lui demandant si elle appréciait la soirée. Elle haussa les épaules, ne sachant que trop, quoi en penser. Elle avait horriblement chaud, facteur qui la mettait sur les nerfs, mais à part ce petit problème de température tout allait pour le mieux ... ? Oui, certainement.

La salle se plongea de nouveau dans le noir. Elle se demandait si cela était vraiment malin de jouer avec le réseau électrique pour effrayer les plus peureux. Ou alors il fallait prévenir que toutes ses coupures étaient en fait pour économiser et réduire les dépenses d'électricité.

Le jeune homme lui souria, lui tendant la main et même sans entendre la suite elle devina qu'il voulait l'inviter à danser. Pour la deuxième fois. Si ce n'était pas pour lui, elle n'aurait pas daigner se lever de la soirée - si ce n'est pour le buffet. Elle soupira, une moue boudeuse figeait sur le visage.

- Pas le choix de toute façon. , marmonna-t-elle.

Meggie le suivit de mauvaise grâce. La porte ouverte du gymnase la narguait. Elle détourna les yeux rapidement avant que l'idée de s'enfuir en courant ne vienne la tenter. Elle commença tout de même à se déhancher sur la piste, observant les filles autour d'elle qui semblaient parfaitement à l'aise. Elle n'y arrivait pas, elle.

Malgré sa fatigue et son impatience à manger, elle continuait de danser pour le plaisir de Shido qui s'amusait. Elle était une bonne poire, vraiment. Et ça finirait par lui causer des soucis, elle le sentait. Cependant au bout d'un moment, elle étouffa tant la foule était devenue oppressante autour d'elle. Elle le tira alors vers la sortie, bien décider de se prendre une grande goulée d'air.
Enfin dehors elle respira normalement. Puis son regard dévia vers son compagnon qui l'attendait patiemment pour rentrer. Elle secoua cependant la tête, refusant catégoriquement de rentrer une nouvelle fois dans cette maudite salle. Hors de question !

- Tu ne veux pas danser dehors ... ? Il fait moins chaud qu'à l'intérieur. , proposa-t-elle.

Le sourire que Meggie affichait lorsque Shido accepta sa demande de danser dehors puisqu'il faisait bien trop chaud à l'intérieur, se transforma bien vite en une moue pas du tout convaincue. Elle regardait la météorologie se déchaînait, se demandant presque si quelqu'un n'avait pas payé pour qu'il ait ce temps-là pile lors de la soirée d'Halloween. Impossible bien sûr, mais il fallait avouer que c'était plutôt louche.

- J'aurais dû ramener un paratonnerre. , grommela-t-elle.

En effet elle aurait dû. Elle n'avait pas pensé qu'un orage se déclarerait. Cependant, elle avait été claire, elle ne rentrerait jamais dans cette maudite salle où la chaleur était si étouffante qu'elle avait faite fuir la jeune fille. Ce qu'elle n'avait pas prévu aussi, c'est que la pluie s'inviterait.

- Là, c'est un parapluie qu'il m'aurait fallu. , maugréa-t-elle.

Mais voyons le bon côté des choses, elle n'aurait pas chaud ! Il ferait peut-être même un peu trop froid pour elle. Et elle attraperait sûrement un rhume infernal qui lui fera haïr encore plus la météorologie.

Les caprices de la météorologie ne semblaient pas affecter la bonne humeur du jeune homme, qui l'attira et commença à la faire tournoyer. Arrêtant de se plaindre, elle dansa, rigolant à n'en plus finir alors qu'elle était déjà trempée de la tête au pied. Elle se colla à lui, l'embrassa, un grand sourire scotchait sur son visage.

- Si demain je ne suis pas malade c'est un miracle ! D'ailleurs je pense qu'on peut retourner vite fait à l'internat pour se changer.

Ils rejoignirent leur dortoir, serrés l'un contre l'autre tentant de se réchauffer un peu. On pouvait les suivre à la trace, l'eau dégoulinant dans les couloirs de l'internat. Ils s'enfuyaient comme des voleurs, ne voulant pas que quelqu'un leur rapproche les caprices de la météorologie. Ils se séparèrent finalement, partant chacun de leur côté, le jeune homme lui demandant de le rejoindre dans sa chambre après s'être changée.

Meggie enleva ses vêtements trempés, lui collant à la peau comme une sangsue ce qu'elle détestait le plus. Elle passa directement sous la douche, soupirant d'aise quand l'eau brûlante - cette fois-ci -, vient dégouliner sur son corps transis de froid. Malgré son envie de profiter de cette chaleur, elle se dépêcha, séchant que partiellement ses longs cheveux bleus qu'elle venait de laver. Elle enfila un sous-vêtement, son bas de pyjama à carreau et un sweat qui représentait un panda. Le fourrage si doux de ce dernier, caressait la peau nue de sa poitrine. Elle souria, remonta sa capuche et sortit précipitamment de sa chambre après y avoir étendu son yukata.

Veillant à ce qu'il n'y ait personne dans le couloir à ce moment-là, elle toqua et entra quelques instants plus tard dans la chambre de son compagnon. Elle le découvrit torse nu, penché au dessus d'une de ses valises. Elle rougit, referma tout de même la porte, mais n'osa pas bouger d'un centimètre. Il l'invita alors à s'asseoir et jugent dangereux de s'installer sur le lit, elle prit place sur sa chaise de bureau, la tournant de telle façon qu'elle se retrouve en face de lui.

Elle remonta ses deux jambes contre sa poitrine, les entourant de ses bras et déposant son menton sur ses genoux. Elle observa Shido farfouiller dans ses vêtements avant de reporter son regard vers la vitre. La pluie tambourinait contre les carreaux de celle-ci, l'orage grondait toujours. La fête battait toujours son plein, mais elle ne voyait plus aucun intérêt d'y participer. Maintenant qu'elle était aux côtés de celui qu'elle aimait, plus rien ne lui semblait important. Il était là, c'était tout ce qui compté à ses yeux.

Il l'avait enfin trouvé, ce maudit T-shirt qu'il brandit fièrement. La jeune fille, perdue une fois encore dans ses pensées, ne le remarqua pas jusqu'à ce qu'il s'arrête devant elle. Elle releva les yeux, ses yeux bleus qui ressemblaient à un océan tumultueux en ce moment. Puis elle entremêla ses doigts aux siens, l'attirant d'une petite traction au plus près d'elle. Finalement elle posa sa tête contre son torse. Le soudain apaisement qu'elle ressentir ne lui confirma qu'une chose ; la présence du jeune homme lui était nécessaire et s'il était à ses côtés tout irait bien.

- Je t'aime.