Ft. Siam

“  There are only two ways to live your life. One is as though nothing is a miracle. The other is as though everything is a miracle.  ”

Tu passas par le dortoir pour déposer des affaires puis tu repartis naviguer dans les couloirs. Tu avançais en zizaguant, presque trop heureuse pour un jour monotone comme celui ci où le soleil avait été caché toute la journée derrière des nuages un peu trop gris à ton goût. D'ailleurs, ce matin en passant dans la cour, tu te les étais caillée dans ta petite jupe rouge, avec un pull à peine chaud. Mais une journée de plus qui s'était tout de même bien passé, une interro plutôt bien réussi même si ce ne serait pas ton père qui te féliciterais, mais au moins une fierté pour toi. Une journée normal, trop normal, rien de spécial, rien d'intéressant, rien de marrant, tout ennuyant. Un copié collé qui se reproduit à l'infinie et qui vit à travers des jours comme celui ci. Des jours ennuyants. Mais les jours ennuyants pouvaient parfois devenir intéressant à cause d'un petit détail, un tout petit truc de rien du tout, un sourire, une engueulade... Aujourd'hui, rien de spécial, une journée inintéressante.

Comme toute les journées inintéressante, tu comptais rentrée dans le dortoir du MC, préparait des affaires, réviser un petit peu, regardait ton violon, allait sur l'ordi puis dormir pour te réveillé à 6h42, prendre une douche, prendre un petit déjeuner, allait en cours, puis t'ennuyer, manger, t'ennuyer ou parfois assister au cours de musique. Ou d'art grâce à Miss Faraday, puis tu retournerais au dortoir... Etc etc.

Soudain, tu t'arrêtas. Une mélodie te parvenais aux oreilles, tu te tus, surprise. C'était un piano, un morceau doux. Joué dans les aiguë pour redescendre dans les graves en piano subito. Première fois que tu entendais quelque chose de se genre malgré que la musique te connaisse.
Cela venait de la salle de musique. Tu n'avais rien d'autre à faire que d'y aller. Le piano s'était arrêté et tes talons résonnaient sur le sol épais comme un fil de fer.

Tu ouvris la porte à la volée et dévisagea... l'Homme qui était assis devant un piano.

Le son d'un piano. Il était assis sur le tabouret, laissant ses doigts caresser les touches noires et blanches au fil de ses pensées. Il jouait sans but précis, il était comme hors du temps, c'était une parenthèse. Il ne faisait pas attention à ce qu'il y avait autour de lui, la mélodie était comme la personnification de ses pensées.

Il aimait ces moments-là, ces moments où ils n'y avaient que lui et son piano... ces moments qui lui permettaient de retrouver son calme intérieur. Il ne jouait pas de morceau en particulier, c'était juste une suite de notes aléatoires mais le tout formait une belle mélodie, aiguë puis grave, forte puis piano.

Souvent les gens couchaient leurs pensées sur du papier, lui, il le faisait grâce à la musique. C'était facile, il n'avait qu'à penser et ses doigts faisaient le reste. Il joua des notes plus aiguë, plus forte aussi, il pensait à son frère, frère qu'il n'avait pas vu depuis 20 ans au moins. Ils ne s'étaient plus trop parler quand Siam avait commencé son école de musique. Il regrettait, parfois, ce n'était pas bien grave, juste dommage.

L'homme habillé de rose laissa ses doigts partir vers les graves, voilà qu'il repensait à l'enterrement de son père. Il se rappelait très bien qu'il avait joué du piano juste avant et que son frère était venu le chercher. Il était triste, pas comme à la mort de sa mère mais triste quand même. Il se rappelait aussi qu'il avait dit quelques mots avant qu'on recouvre le cercueil de terre. Il avait dit à quel point son père allait lui manquer, à quel point il l'aimait et qu'il ne pourrait jamais le remercier assez pour tous ce qu'il avait fait. Ce n'était pas grand chose, mais c'était important.

Il s'arrêta de jouer, regardant les touches noires et blanches. Qu'est-ce qu'il les aimait ces touches, elles étaient comme des confidentes pour lui. Il aimait passé sa journée à jouer du piano, à apprendre aux autres à en jouer. Il aimait vraiment ça.

C'était quand il était seul avec son piano qu'il était vraiment lui, qu'il n'était pas cet homme trop cynique, trop extravagant et trop narcissique.

Il attendit des bruits de talons puis la porte s'ouvrit et laissa entrer une jeune fille qui le dévisagea. Il l'avait déjà croisée mais ne l'avait pas en cours, il lui semblait qu'elle jouait du violon. Il ne se rappelait pas de son nom, il la regarda à son tour. Elle était petite, habillé d'une jupe rouge et d'un pull fin, ses cheveux étaient aussi noirs que les siens étaient blonds.

Il dit:



Il ne fit rien, se contentant simplement d'observer les touches du piano.

HRP: Siam parle en #FF358B

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 Ft. Siam

“  There are only two ways to live your life. One is as though nothing is a miracle. The other is as though everything is a miracle.  ”

Point. Puis d'un coup, le vide. T'étais ce genre de personne à fermer les yeux en entendant quelque chose de doux, de beau, qui respire quelque chose... De magnifique. T'étais de ceux trop pressé puis quand quelque chose est bien à vouloir que tout s'arrête pour en profiter plus. T'étais ce genre de personne qui se laissait surprendre par une phrase alors que tu rêvassais...

Tu n'avais pas réalisé qu'on te fixait. Tu n'avais pas réalisé que la musique du piano à queue s'était arrêtée. Tu n'avais pas réalisé que l'homme en rose te dévisageait à son tour.

« ▬ Puis-je vous être utile Mademoiselle? »

Tu ouvris les yeux. Et lui les détourna sur le grand piano noir signé Yamaha.

« ▬ Je voulais juste joué. Mais laisser tomber, j'vous laisse. »

Tu t'apprêtais à tourner les talons, espérant secrètement que ça soit lui qui dise " non excusez moi. J'ai finis " et qu'il parte, te laisse tranquille pour jouer. Exercer une passion que ton père t'avait imposé - une fois de plus -. Au lieu de ça, tu devrais sûrement repassé plus tard, et tu détestais ça. Alors, tu reporterais cela à demain. Tu n'es pas patiente, tu n'aimes pas perdre ton temps et encore moins attendre une " personne ". Voyant que l'homme ne bougeait pas, tu lâchas un " tss " qui voulait tout dire et fit claquer tes talons vers ton violon que tu avais laissé à l'entrée de la pièce - tu l'avais posé " c'est lourd un violon aussi petit soit-il " -.

Puis quand l'homme se leva, tu attendis que ses lèvres bougent. Mais elles ne bougèrent pas. Cet homme était lent. Et tu détestais les gens long. Ils perdaient leur temps.

Il fixait toujours le piano, admirant les touches noires et blanches qu'il aimait temps. Il était encore légèrement perdu dans son monde de mélodies parfois douces, précipitées ou encore stridentes. Il était encore perdu dans ses pensées. Il ne prêtait donc que peu d'attention à la jeune fille à l'entrée de la pièce. Pour le pianiste elle ne faisait que partit du décor. Elle n'était pas importante, presque invisible à ses yeux. Il voulait juste se perdre encore et encore dans la musique. Il avait quasiment oublié qu'il avait posé une question à la petite brune. Il se fichait de sa réponse, il voulait tout simplement jouer encore et encore de cet instrument. Il passait la plupart de ses journées avec lui, c'était son meilleur ami, son confident.

Peut-être que si cette fille était là, c'est qu'elle aimait la musique autant que lui. Il recentra donc son attention sur elle, il ne se retourna cependant pas, observant toujours les touches. Il se contentait d'écouter.

Après plusieurs secondes ou minutes? la jeune fille répondit enfin à sa question:





Il ne voulait pas sortir de la pièce, cela signifierait qu'il devrai se mélanger au gens, parler et non plus seulement penser. Cela voudrait dire qu'il devrai remettre son masque de sarcasme, d'égoïsme, d'indifférence. Il n'aimait pas se mêler au gens, ça ne lui apportait rien de bien. Il préférait être seul qu'entouré, il ne voulait pas montrer au monde qu'il était faible, qu'il n'était pas la personne qu'on pensait qu'il était.

Il ne l'entendit pas bouger avant un petit moment. Puis elle poussa un "tss" énervé, désapprobateur? et tourna les talons. Il se retourna légèrement la regardant d'un œil distrait, il la vit s'approcher de son violon encore à la porte de la pièce. Il ne bougeait toujours pas et lorsqu'elle fut sur le point de sortir, il se leva. Il ne dit rien d'abord, la regardant simplement se retourner. Puis, il eu une idée, elle voulait jouer, lui aussi. Elle avait son violon lui le piano. Pourquoi ne joueraient-ils pas tous deux de leur instrument respectif? De plus, il aimait le son d'un violon. Il trouvait que c'était un instrument parfait pour la mélancolie, la tristesse.

C'est dans l'idée de jouer avec elle qu'il dit:





Il retourna s'asseoir face au piano, caressant les touches sans appuyer.

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 Ft. Siam

“  There are only two ways to live your life. One is as though nothing is a miracle. The other is as though everything is a miracle.  ”

Il ne bougeait pas. Cela t'agaçait. Il ne parlait pas. Cela t'agaçait. Il te regardait. Cela t'agaçait. Il était en rose. Cela t'agaçait. Tout en lui, au premier abords t'agaçait. Puis il était grand. Trop grand. C'était énervant de devoir levé la tête pour le regarder dans les yeux. Toi, t'es du genre à ne pas ciller aux combats de regards. Tu sais que le premier qui lâche, sera le perdant durant toute la bataille. Il était en rose. Le rose, ça ne va pas aux hommes. Pas à un homme trop grand, c'est beaucoup trop voyant !
Il se retourna vers son piano, se rassit. Ses jambes étaient décidément trop grandes, trop fines, pas assez musclés. Ses mains se posèrent d'elles même sur le piano noir. Noir - rose. Quel ensemble bizarre ! Il caressa l'instrument comme on caresse quelque chose de fragile.
Puis. Sa voix, s'éleva, pris de l'ampleur, partie d'un murmure pour un magnifique crescendo finissant en mf, une voix qui n'avait plus la même tonalité qu'il y a deux minutes. Sa voix avait comme changé, elle était déjà en accord avec un morceau poser sur les marteaux d'un piano.

« ▬ Ne voudriez-vous pas m'accompagner de votre violon ? »
Un professeur ne peut pas demander ça ! Tu fronças les sourcils. Un professeur n'est pas familier avec les élèves. Et puis tu n'aimais pas les professeurs qui te vouvoie. Ils font genre que tu es leur égale en te vouvoyant puis au final t'es obligée de leur obéir. Tu soupiras. Commenças un début de phrase. Ne la finis pas.

« ▬ Je ne sais pas si... »

Il était retourné à son piano, oubliant déjà presque qu'il avait parlé quelques secondes plutôt. Il était déjà emporté par les mélodies qu'il s'imaginait. Il voulait joué quelque chose de doux, propice à la réflexion. Ou bien, une musique assourdissante, comme pour montrer le chaos des pensées dans sa tête. Il voulait tout simplement laisser ses doigts courir sur le clavier, laissé s'exprimer son corps indépendamment de sa tête, juste joué du piano. Il se retenait de commençait à jouer sans attendre la réponse de la jeune fille derrière lui, il la trouvait d'ailleurs plutôt silencieuse, elle était certainement en train de réfléchir à sa proposition. Lui, qu'elle joue avec lui ou pas, il resterait dans cette pièce, jouant ce qui lui viendrait.

Elle finit par ouvrir la bouche pour laisser sortir un bout de phrase d'une voix qu'il trouvait mezzo soprano:  





Il ne sut pas pourquoi mais sa réponse l'énerva, s'il lui proposait c'est qu'elle pouvait très bien jouer avec lui, que ça ne le gênait pas. Il n'aimait pas beaucoup les gens indécis, il l'était parfois mais... ça l'énervait. Ce n'était pas compliqué de savoir si on voulait joué de notre instrument ou non. De plus, le piano et le violon s'accordait plutôt bien. Il se rappelait des duo qu'il avait pu faire avec ses collègues violoniste à Buenos Aires, c'était toujours magnifique. Il avait donné plusieurs concert, jouant même avec des grand de la musique. Les spécialistes trouvaient qu'il avait une sensibilité toute particulière ce qui ne rendait que meilleures ses interprétations.

Et voilà qu'il s'éloignait de nouveau de la réalité, c'était une manie chez lui. Mettez-le devant un piano et vous l'avait perdu, il ne vous écoutera qu'à moitié étant perdu dans ses pensées. La plupart des gens trouvaient ça exaspérant mais il n'y pouvait rien, c'était comme ça.  

Il secoua légèrement la tête pour remettre ses idées en place et dit non sans une once de colère:





Il n'ajouta rien, il voulait juste qu'elle se décide. Et si la réponse était non qu'elle le laisse tranquille.

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