Une journée normale pour un professeur normal dans un établissement normal avec des élèves normaux et des collègues tout aussi normaux. Voilà ce que le nouveau prof de piano pourrait dire pour décrire sa journée. Bon, il a un peu faux sur le prof normal car il est tout sauf normal. Vous voyez souvent des gens se balader avec un boa à plume rose, considérer un piano comme son meilleur ami, ne pas sortir d'une salle de musique et d'avoir envie d'égorger ses élèves car ils massacrent les morceaux des compositeurs les plus illustres? C'est pas normal, ça, de toute façon il n'utilise pas trop le mot normal, il n'y a pas de "normalité" en ce monde selon lui.

Et puis, la journée n'est pas totalement normal non plus, aujourd'hui débutent les conseils de classes, ce truc qu'il déteste car il doit rester enfermé dans une pièce avec d'autres profs pour blablater sur des élèves qu'il n'a qu'une heure par semaine, sauf pour ceux qui font du piano. En plus, c'était une des classes de SC ce soir, super intéressant! Il ne leur apprenait que le rudiment des pianistes les plus connu et souvent ces élèves ne l'écoutaient pas, il parlait dans le vide, donc. Ça aussi ça lui donnait des envie de meurtre, c'était comme craché sur Mozart ou Chopin. C'était pas non plus la pire des classes, si c'était la pire des classes qu'il avait, mais il y en avait tout de même qui remontait le niveau, ils étaient peu nombreux, mais... il s'en contentait.

Il était encore en cours, c'était la fin, et il n'avait pas besoin d'écouter ce que jouait l'élève trop attentivement pour savoir ce qu'il devait corriger. Il avait des petits problèmes avec certains rythmes et avec les accords de la main gauche. Il lui dirait de jouer la main gauche seule sans la regarder pour apprendre les mouvements par cœur. Et pour le rythme, de jouer le morceau une fois avec le métronome et ce serai bon. Pas trop compliqué.

L'élève arrêta de jouer et il lui dit quoi faire pour le prochain cour, l'élève sortit laissant seul l'argentin. L'homme resta un peu seul à jouer quelques petits morceaux et quand ce fut l'heure, il sortit se dirigea vers la salle et entra.

Chaque prof donnait son avis sur chacun des élèves, il passait juste après Lilith, l'une des profs d'arts. Ils avaient passé en revu la plupart des élèves et pour une grande partie il disait juste qu'ils étaient trop turbulent, parlaient tout le temps et ne foutaient rien en cours. Ce fut au tour de la dernière élève, la meilleure de sa classe en musique. Il l'appréciait beaucoup. Lilith donna son avis:





Il n'était absolument pas d'accord.





Il n'ajouta rien de plus.

HRP: Siam parle en #FF358B.

CODE (c) MEI SUR APPLE SPRING

Lilith poussa un soupir à sa réponse, c'est vrai que Naoki ne faisait rien en art mais en musique elle était vraiment attentive et retenait la plupart des choses qu'il leur apprenait. Il n'aimait que ses élèves ne l'écoutent pas.

Pour lui la musique était très importante, à la mort de sa mère elle l'avait aidée à se sentir mieux et l'accompagnait depuis de moment. Il avait souvent pour ne pas dire tout le temps envie de jouer du piano, de fredonner ou de siffloter un air de musique. Elle était partout avec lui, toujours dans sa tête. La musique était son oxygène, ce qui l'aidait à se sentir bien et surtout à se sentir vivant. Il ne pouvait pas vivre sans.

La plupart des profs se levèrent et quittèrent la salle, lui il était toujours assis, dans ses pensées. Il ne faisait que réfléchir à sa vie, à ce qu'il avait pu faire de bien ou de mal. Il sentit le regard de Lilith sur lui mais n'y prêta pas vraiment attention, ce n'était pas important pour lui. Il l'entendit soupirer de nouveau et elle dit pour elle-même:





Il se redressa, il avait parfois la même impression. L'impression que ce qu'il le passionnait ne les intéressaient pas et ça le mettait en colère contre eux et contre lui-même. Contre lui-même parce qu'il se disait qu'il n'était pas un bon prof, qu'il n'aidait pas ces élèves, qu'il était inutile. Et il détestait se sentir inutile, comme tout le monde. Il dit doucement en regardant Lilith:

CODE (c) MEI SUR APPLE SPRING